الخميس، 20 يناير 2011

Fernand Pouillon....

Fernand Pouillon
    .   Architecture des années 50

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Les réalisation architecturales de Fernand Pouillon ont longtemps été éclipsées par l'attention exclusivement portée au personnage. Haut en couleur, il a connu tour à tour la richesse et la faillite, la célébrité et la prison, les grands de ce monde et la solitude, les louanges et les injures. Avec ses aventures multiples, son goût du luxe et de la provocation, le parfum de scandale qui entoure son mode de vie, ses engagements politiques (il a beaucoup construit en Algérie avant et après l’indépendance qu’il a plus ou moins ouvertement souhaitée), son habitude de dénigrer violemment ses confrères, c'est une personnage à multiples facettes qui, avec une hautaine simplicité, avait l’habitude de se présenter ainsi : "Fernand Pouillon, architecte."
 
En 1947, il réalise la Direction du contrôle sanitaire aux frontières, qui accueille les immigrés, la plupart Algériens débarquant à Marseille et en particulier ceux employés à la reconstruction de la ville. Situé entre Notre-Dame de la Major et le Fort Saint Jean, ce lieu de transit et de contrôle, dit aussi "consigne Pouillon", servit dans l'esprit de ses concepteurs et gestionnaires de "paillasson" pour Marseille, par sa fonction de sélection et d'encadrement de la main d'œuvre "coloniale".
 
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Aix-en-Provence Les 200 Logements
 
Pouillon obtient en 1948, en bataillant contre ses collègues, la direction de la réalisation du projet de reconstruction du quartier du Vieux-Port à Marseille, (détruit par les Allemands en 1942) projet qui lui donnera l'occasion de travailler en association avec Auguste Perret. Pouillon occupera la célèbre agence de la rue Raynouard, à Paris, après la mort du maître, en 1954. Durant toutes les années 1950, il construit de nombreux bâtiments publics à Aix-en-Provence et à Marseille et redessine le port de Bastia, endommagé pendant la guerre. À Marseille, Fernand Pouillon et Le Corbusier répondent simultanément, en 1952, mais de façon radicalement différente, aux programmes de la Reconstruction. À la démarche délibérée de l'insertion dans un site historique de Pouillon répond la première application concrète et expérimentale par Le Corbusier de ses propres théories sur l'habitat, élaborées vingt ans plus tôt. Vigoureusement controversés lors de leur réalisation, ces deux immeubles ont aujourd'hui valeur de manifeste et constituent toujours un modèle d'habitat collectif urbain.
 
Pour comprendre le travail de Fernand Pouillon, il est nécessaire de le situer par rapport aux enjeux des années 1950, la grande affaire est celle de la construction du logement pour le plus grand nombre. Dans ces années où l'effort public porte d'abord sur la reconstruction et le développement de l'appareil de production du pays, Fernand Pouillon entreprend un pari ambitieux à Aix-en-Provence : 200 logements à construire en 200 jours pour un budget de 200 millions de francs. Utilisant la pierre et des plans économiques mais de qualité, Pouillon gagne son pari.

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Grâce à la confiance de Jacques Chevallier, maire d’Alger, Pouillon reçoit les plus importantes commandes jamais passées à un architecte en Algérie : des milliers d’appartements, des centres commerciaux, des écoles s’édifieront rapidement. L’opération culminera avec le complexe Climat de France, 3 500 appartements regroupés autour d’une cour en longueur, bientôt baptisée les 200 Colonnes par ses habitants.

 
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Boulogne-Billancourt - Le Point du Jour
 
Le lancement par le gouvernement d'une campagne d'envergure de construction de logement social à partir de 1954 va porter l'entreprenant architecte à l'apogée de sa carrière. Il crée en 1954 le Comptoir national du logement (CNL), destiné à permettre la construction de logements en accession à la propriété et en devient l'architecte en chef. Fernand Pouillon conçoit des ensembles remarquables à Pantin, Montrouge, Boulogne-Billancourt et Meudon-la-Forêt. Parce qu’elles sont construites à une rapidité qui nous semble aujourd’hui exceptionnelle, qu’elles se situent dans une même aire géographique - la région parisienne - et parce qu’elles procèdent des mêmes principes architecturaux et urbains, ces quatre opérations nous confrontent à une situation de laboratoire et permettent de comprendre les modes de composition de l’architecte. Choix de figures " fermées " créant des " paysages intérieurs ", suites d’espaces réguliers et intelligibles, ordonnances verticales pour lesquelles la pierre est le matériau prédominant, claire expression des moyens constructifs. En 1961, il est au cœur d'une affaire judiciaire retentissante suite à la révélation qu'il est également actionnaire de sociétés périphériques du CNL au moyen de prête-noms. Exclu de sa profession, il s'exile en Algérie et réalise les plans de centaines de milliers de mètres-carrés d'hôtels, de complexes touristiques, de préfectures, de bureaux de postes, de cités universitaires, etc.
 
Dans les années 1970, les préoccupations de Pouillon rencontrent celles de quelques maîtres d’œuvre à la recherche d’un nouveau classicisme, en particulier Aldo Rossi, très attentif aux figures traditionnelles, Ricardo Bofill dont les ensembles se rattachent au courant baroque et Léon Krier, farouche contempteur du mouvement moderne.
 
Amnistié en 1971 par Georges Pompidou, il regagne la France en 1984. Auteur de nombreux ouvrages spécialisés, Fernand Pouillon s’est naturellement consacré à l’organisation urbaine contemporaine mais aussi à l’histoire de l’architecture. Il a ainsi dressé les relevés d’architecture des Beaux de Provence et des hôtels particuliers aixois du XVIIe et XVIIIe siècles. Romancier, il obtient le Prix des Deux Magots pour Les Pierres Sauvages qu’il écrit en prison (1964). Mais ce sont ses Mémoires d’un architecte (1968) qui livreront sa version du trop fameux "scandale Pouillon". Il meurt en 1986 à l’âge de 74 ans dans son château de Belcastel dans l’Aveyron.

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