La lumière comme langage architectural
De la lumière de Tanger à celle de Grenoble, le contraste est tel et le manque si fort qu’il a orienté le travail de l’architecte Jamila El Hemam.
Une recherche constante sous-tendue par le désir de comprendre
les rapports intimes de la lumière naturelle avec l’architecture.
Une recherche constante sous-tendue par le désir de comprendre
les rapports intimes de la lumière naturelle avec l’architecture.
Dès son arrivée à Grenoble en 1987, au début de ses études, la jeune femme éprouve fortement la perte de «la lumière de Tanger, quelque chose d’extraordinaire ! Elle modèle la ville et marque de son empreinte ceux qui l’habitent. Je n’avais plus cet élément, le manque m’a fait prendre conscience que l’on possédait au Maroc un matériau magnifique, la lumière naturelle». Le désir de comprendre le rapport intime liant lumière et architecture la plonge dans une recherche sur la lumière naturelle qui sera la motivation de ses études puis de sa pratique d’architecte. Elle pressentait la lumière comme un mode d’expression privilégié, l’envisage non comme un des agents de la plastique architecturale mais comme générateur de l’architecture.
A la fin des années 80, la lumière ne fait pas encore l’objet des multiples expérimentations actuelles, aussi l’étudiante rencontre-t-elle des difficultés pour trouver les bons interlocuteurs dans son école. Dans des manuels d’éclairagisme, elle apprend les bases théoriques utiles. Elle repère un laboratoire, travaille avec des ingénieurs pour acquérir les techniques de mesure et de maîtrise des rayonnements lumineux.
Sac à dos, elle part découvrir la lumière de Thaïlande
Jamila El Hemam souhaite alors dépasser ces notions quantitatives pour une expression qualitative. Elle veut utiliser la lumière comme langage de l’architecture : modeler des espaces, révéler des volumes, susciter des émotions. Elle traque des lumières au Maroc en Tunisie, et ne trouve pas ce qu’elle recherche. «Je suis alors partie en Thaïlande avec mon sac à dos et j’ai découvert de nombreuses similitudes avec notre lumière, parce que l’on y baigne dans l’ombre. Dans la médina c’est l’ombre qui révèle la lumière».
Parler de la lumière en architecture c’est aussi faire appel au vocabulaire sensible qu’elle enrichit à partir d’observations, accumulation de croquis et photos prélevés à partir de lumières maîtrisées ou non (tous types d’architectures, espace public ou privé) pour en disséquer les mécanismes. Après analyse, elle les redessine à la craie pour figer couleurs, textures et mécanismes.
Deux enseignants, l’un peintre et l’autre plasticien, dirigeront et encourageront son travail. Elle construit une grande maquette en bois dont les parois coulissent sur rail, et commence des expériences précises sur la relation entre la lumière, les couleurs et les volumes. Elle ajoute écrans de verre, réflecteurs métalliques ou cônes lumineux ; éclairage direct ou indirect et installe des caméras endoscopiques. Au cours d’une journée, sont ainsi réalisées des prises de vues zénithales, latérales ou frontales avec niveaux de jour constant ou variable pour découvrir la subtilité de tous les détails non saisis au préalable. Degré de pénétration, nuances, niveau de transparence ou orientations sont disséqués pour comprendre les phénomènes de réflexion, diffusion, absorption ou décomposition. Ensuite Jamila El Hemam conçoit et modélise des espaces de volumes différents, travaille lumières et ombres pour chaque type d’espace recherché, en modifie les volumes par la lumière, l’ombre ou la couleur pour obtenir les atmosphères souhaitées.
Une fois son diplôme obtenu, elle le transmet à Cité Lum à Lyon. Elle aurait intégré l’équipe du laboratoire si elle n’avait été fidèle à sa décision de rentrer au Maroc, avec comme seul regret qu’il soit si difficile, dans son pays, de convaincre les maîtres d’ouvrage du potentiel de la lumière-matière
A la recherche de la lumière de Marrakech : travail réalisé en laboratoire en lumière artificielle, avec une caméra endoscopique.
Lumière naturelle zénithale avec faible complément de lumière artificielle, réflecteurs métalliques, décomposition de la lumière avec saturation de pigments bleus.
Lumière naturelle, différentes surfaces bleues et blanches, lumière saturée de rouge pour créer des ombres blanches, effets de contrastes.
A la fin des années 80, la lumière ne fait pas encore l’objet des multiples expérimentations actuelles, aussi l’étudiante rencontre-t-elle des difficultés pour trouver les bons interlocuteurs dans son école. Dans des manuels d’éclairagisme, elle apprend les bases théoriques utiles. Elle repère un laboratoire, travaille avec des ingénieurs pour acquérir les techniques de mesure et de maîtrise des rayonnements lumineux.
Sac à dos, elle part découvrir la lumière de Thaïlande
Jamila El Hemam souhaite alors dépasser ces notions quantitatives pour une expression qualitative. Elle veut utiliser la lumière comme langage de l’architecture : modeler des espaces, révéler des volumes, susciter des émotions. Elle traque des lumières au Maroc en Tunisie, et ne trouve pas ce qu’elle recherche. «Je suis alors partie en Thaïlande avec mon sac à dos et j’ai découvert de nombreuses similitudes avec notre lumière, parce que l’on y baigne dans l’ombre. Dans la médina c’est l’ombre qui révèle la lumière».
Parler de la lumière en architecture c’est aussi faire appel au vocabulaire sensible qu’elle enrichit à partir d’observations, accumulation de croquis et photos prélevés à partir de lumières maîtrisées ou non (tous types d’architectures, espace public ou privé) pour en disséquer les mécanismes. Après analyse, elle les redessine à la craie pour figer couleurs, textures et mécanismes.
Deux enseignants, l’un peintre et l’autre plasticien, dirigeront et encourageront son travail. Elle construit une grande maquette en bois dont les parois coulissent sur rail, et commence des expériences précises sur la relation entre la lumière, les couleurs et les volumes. Elle ajoute écrans de verre, réflecteurs métalliques ou cônes lumineux ; éclairage direct ou indirect et installe des caméras endoscopiques. Au cours d’une journée, sont ainsi réalisées des prises de vues zénithales, latérales ou frontales avec niveaux de jour constant ou variable pour découvrir la subtilité de tous les détails non saisis au préalable. Degré de pénétration, nuances, niveau de transparence ou orientations sont disséqués pour comprendre les phénomènes de réflexion, diffusion, absorption ou décomposition. Ensuite Jamila El Hemam conçoit et modélise des espaces de volumes différents, travaille lumières et ombres pour chaque type d’espace recherché, en modifie les volumes par la lumière, l’ombre ou la couleur pour obtenir les atmosphères souhaitées.
Une fois son diplôme obtenu, elle le transmet à Cité Lum à Lyon. Elle aurait intégré l’équipe du laboratoire si elle n’avait été fidèle à sa décision de rentrer au Maroc, avec comme seul regret qu’il soit si difficile, dans son pays, de convaincre les maîtres d’ouvrage du potentiel de la lumière-matière
A la recherche de la lumière de Marrakech : travail réalisé en laboratoire en lumière artificielle, avec une caméra endoscopique.
Lumière naturelle zénithale avec faible complément de lumière artificielle, réflecteurs métalliques, décomposition de la lumière avec saturation de pigments bleus.
Lumière naturelle, différentes surfaces bleues et blanches, lumière saturée de rouge pour créer des ombres blanches, effets de contrastes.
geneviève nouhaud
www.lavieeco.com
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2006-01-06
Rapporté à expliquer......langage architectural?
et merci
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