L’Orientalisme, entre connaissance et réinterprétation de l’architecture islamique
Résumé
Avant le milieu du XVIIIe siècle, l’architecture islamique n’a pas sa place dans une histoire générale de l’architecture encore centrée sur l’Europe. Le XIXe siècle représente, en revanche, un tournant fondamental puisque dès le début du siècle, sont lancées les premières entreprises scientifiques de relevés in situ et de publications des différentes architectures islamiques (Espagne andalouse, Égypte, Asie Mineure, Perse, Maghreb). Des voyageurs, érudits ou architectes, anglais et français, posent ainsi les jalons d’une première histoire de l’architecture islamique. Malgré les efforts de ces premiers spécialistes pour mettre en évidence la diversité géographique et historique des styles de l’architecture islamique, cette dernière est conçue par les historiens et les théoriciens de l’architecture comme un ensemble relativement homogène dans lequel les différenciations spatiales ou temporelles semblent peu compter. Il existe en outre un décalage croissant entre la connaissance de l’architecture islamique, favorisée par l’avancée de la colonisation et les progrès techniques, et la pratique architecturale ; en effet, face à la multiplication des modèles stylistiques connus, la référence invariable dans les réalisations orientalistes à l’architecture andalouse, et particulièrement à l’Alhambra de Séville, impose une interprétation dominante de l’architecture islamique assimilée tant par les architectes que par le public. L’orientalisme architectural tel qu’il se développe au XIXe siècle peut donc se définir à la fois comme la matérialisation d’un système de représentations de l’Orient et un processus d’uniformisation d’un savoir scientifique. Ce phénomène s’observe en France et, dans une moindre mesure, dans l’espace germanique où le style orientaliste se caractérise davantage par l’utilisation d’autres modèles architecturaux (modèles égyptiens ou persans). L’architecture publique en France constitue un autre champ d’exception car l’État assimile et réinterprète, dans les différentes expositions nationales ou internationales, les modèles maghrébins de mieux en mieux connus à mesure que la colonisation de cet espace progresse. Il faut alors s’interroger sur les significations de ce décalage entre orientalisme et architecture islamique et montrer en quoi il révèle, comme les autres néo-styles, les interprétations différenciées de l’Orient suivant les groupes sociaux et les États, selon des objectifs et des stratégies de représentation qui leur sont propres.
Abstract
The comparative study of the architectural orientalism in France and Germany in the 19th century leads us to the question of the formal and stylistic discrepancy between the scientific knowledge of the Islamic architectures and the practice of the architectural orientalism. Indeed, despite the increasing contemporary knowledge (travels, exploring expeditions), orientalism remains above all “alhambresque” (regarding the Alhambra). However, the Moorish reference is gradually concurrenced by others models (from Egypt, North Africa, India), which are differently integrated into the orientalist repertory in France and Germany. This divergence reveals how the uses and the interpretations of the Orient and the orientalism change during the century and are closely related to the social and political contexts specific to each country.
Table des matières
Comme nous aujourd’hui, les érudits du XIXe siècle ont reconsidéré l’histoire de fond en comble, en relativisant le concept de norme et en réinventant celui de style. L’esprit encyclopédique, la conscience nouvelle de l’historicité du temps et le relativisme historique qui s’ensuivit expliquent l’intérêt nouveau que les hommes des Lumières et leurs successeurs portèrent aux manifestations intellectuelles et artistiques non classiques, comme l’architecture islamique. Cet intérêt se manifesta par son étude et par l’assimilation de certaines de ses caractéristiques dans les répertoires historiciste et éclectique de l’architecture du XIXe siècle.
L’étude de l’histoire de l’architecture islamique, telle qu’elle se met en place au XIXe siècle, et de l’orientalisme architectural révèle un double décalage à la fois formel, stylistique, et conceptuel, symbolique. Que nous disent ces décalages sur l’orientalisme ? Pourquoi les architectes et les commanditaires ont-ils adopté telles formes plutôt que telles autres ? Ces absences ou ces surreprésentations stylistiques ne manquent d’apporter de riches enseignements sur la fonction de l’orientalisme dans la société du XIXe siècle.
L’étude de l’histoire de l’architecture islamique, telle qu’elle se met en place au XIXe siècle, et de l’orientalisme architectural révèle un double décalage à la fois formel, stylistique, et conceptuel, symbolique. Que nous disent ces décalages sur l’orientalisme ? Pourquoi les architectes et les commanditaires ont-ils adopté telles formes plutôt que telles autres ? Ces absences ou ces surreprésentations stylistiques ne manquent d’apporter de riches enseignements sur la fonction de l’orientalisme dans la société du XIXe siècle.
Dans les premières décennies du XIXe siècle, quelle connaissance les contemporains ont-ils des différentes architectures islamiques ? De façon générale, toutes sont plus ou moins connues, mais certains espaces (Istanbul, la Perse) sont plus familiers, car ils représentent les destinations privilégiées des voyageurs en Orient depuis le XVIIe siècle1. Dès le début du XIXe siècle, on assiste au contraire à une multiplication de publications sur l’architecture islamique qui s’attachent à restituer le plus fidèlement possible les monuments observés. Ce nouveau genre d’ouvrages est le fait d’architectes, artistes ou érudits essentiellement français et anglais. Deux destinations attirent particulièrement ces nouveaux voyageurs : l’Espagne andalouse et l’Égypte2. Aussi les architectes disposent-ils, dès les années 1840, d’un répertoire formel précis.
Jusque dans les années 1860, cependant, les constructions orientalistes apparaissent comme des interprétations relativement libres des connaissances transmises. Elles utilisent un vocabulaire architectural et décoratif qui n’a qu’un rapport lointain avec les édifices publiés et qui résulte davantage de l’accumulation de références tirées à différentes sources (architecturales mais aussi littéraires et picturales)3, traitées peu fidèlement : croissant, arcs outrepassés, claveaux alternés, merlons, colonnes fines aux chapiteaux étranges, couleurs vives. La seule juxtaposition de ces différents éléments suffit à conférer à un bâtiment son aspect orientaliste.
Le décalage temporel entre la publication de ces modèles et leur appropriation par les architectes explique, en partie, cette dissonance stylistique. Il nous semble également déceler, dans cette approche de la pratique architecturale, la marque de la pensée romantique : les romantiques redécouvrent en effet la charge historique et symbolique des lieux réels (tels que l’Alhambra) ; l’évocation vague de ces lieux éloignés dans l’espace et dans le temps à travers quelques éléments architecturaux réussit davantage à ressusciter des univers étrangers et pittoresques qu’une reconstitution archéologique. On aboutit ainsi à la formation d’une architecture qualifiée de « mauresque », qui constitue une recréation libre et autonome, à la fois produite par la connaissance de ces nouveaux modèles mais détachée d’eux.
En Allemagne, en revanche, apparaissent très tôt des réalisations fidèlement inspirées de plusieurs édifices islamiques. Comment comprendre ces tentatives précoces de reproduction, voire de dépassement des modèles ? La méthode historico-critique, sur laquelle se construit la science historique allemande au début du XIXe siècle, fournit dès les années 1830 ses nouveaux paradigmes à l’histoire de l’art4. En outre, ces années sont celles d’une étroite collaboration entre historiens de l’art (Franz Kugler, Wilhelm Lübke) et architectes (Schinkel) à Berlin, centre du premier orientalisme architectural. Il parait dès lors possible d’établir un lien entre cette conception rigoureuse de l’histoire de l’art et la pratique orientaliste. La personnalité de deux architectes joue un rôle également central : Ludwig von Zanth (1796-1867) et Carl von Diebitsch (1819-1869) étudièrent l’architecture islamique lors de voyages en Orient et, à leur retour, utilisèrent les dessins qu’ils en avaient faits dans leurs réalisations.
À partir des années 1870, on observe une évolution de l’orientalisme dans les deux pays : le principe d’imitation remplace celui d’évocation. Dorénavant, les architectes et les commanditaires s’inspirent fidèlement d’un édifice ou d’un style particulier. Cette démarche est rendue possible grâce à un processus de démocratisation de la connaissance de l’architecture islamique, à travers les expositions universelles, les envois au Salon, la production photographique, et un nouveau type d’ouvrages sur l’architecture islamique à la disposition des architectes et des commanditaires : L’art arabe de Jules Bourgoin, La Grammaire de l’Ornement d’Owen Jones, L’architecture et la décoration turques de Léon Parvillée sont en effet conçus comme des recueils de modèles présentant des détails décoratifs directement reproductibles. Ces supports de seconde main serviront, à plusieurs reprises, à l’élaboration de constructions orientalistes.
Cette évolution reflète, selon moi, l’influence croissante du positivisme sur tous les champs de la création artistique (la peinture orientaliste connaît une évolution similaire). Celle-ci implique une nouvelle conception du rapport entre source et interprétation, marqué par un nouveau souci d’authenticité, et le refus des excès de l’imagination de l’époque romantique. Les édifices en « néo-styles » doivent dorénavant manifester le nouvel esprit scientifique en restant fidèle au modèle.
Jusque dans les années 1860, cependant, les constructions orientalistes apparaissent comme des interprétations relativement libres des connaissances transmises. Elles utilisent un vocabulaire architectural et décoratif qui n’a qu’un rapport lointain avec les édifices publiés et qui résulte davantage de l’accumulation de références tirées à différentes sources (architecturales mais aussi littéraires et picturales)3, traitées peu fidèlement : croissant, arcs outrepassés, claveaux alternés, merlons, colonnes fines aux chapiteaux étranges, couleurs vives. La seule juxtaposition de ces différents éléments suffit à conférer à un bâtiment son aspect orientaliste.
Le décalage temporel entre la publication de ces modèles et leur appropriation par les architectes explique, en partie, cette dissonance stylistique. Il nous semble également déceler, dans cette approche de la pratique architecturale, la marque de la pensée romantique : les romantiques redécouvrent en effet la charge historique et symbolique des lieux réels (tels que l’Alhambra) ; l’évocation vague de ces lieux éloignés dans l’espace et dans le temps à travers quelques éléments architecturaux réussit davantage à ressusciter des univers étrangers et pittoresques qu’une reconstitution archéologique. On aboutit ainsi à la formation d’une architecture qualifiée de « mauresque », qui constitue une recréation libre et autonome, à la fois produite par la connaissance de ces nouveaux modèles mais détachée d’eux.
En Allemagne, en revanche, apparaissent très tôt des réalisations fidèlement inspirées de plusieurs édifices islamiques. Comment comprendre ces tentatives précoces de reproduction, voire de dépassement des modèles ? La méthode historico-critique, sur laquelle se construit la science historique allemande au début du XIXe siècle, fournit dès les années 1830 ses nouveaux paradigmes à l’histoire de l’art4. En outre, ces années sont celles d’une étroite collaboration entre historiens de l’art (Franz Kugler, Wilhelm Lübke) et architectes (Schinkel) à Berlin, centre du premier orientalisme architectural. Il parait dès lors possible d’établir un lien entre cette conception rigoureuse de l’histoire de l’art et la pratique orientaliste. La personnalité de deux architectes joue un rôle également central : Ludwig von Zanth (1796-1867) et Carl von Diebitsch (1819-1869) étudièrent l’architecture islamique lors de voyages en Orient et, à leur retour, utilisèrent les dessins qu’ils en avaient faits dans leurs réalisations.
À partir des années 1870, on observe une évolution de l’orientalisme dans les deux pays : le principe d’imitation remplace celui d’évocation. Dorénavant, les architectes et les commanditaires s’inspirent fidèlement d’un édifice ou d’un style particulier. Cette démarche est rendue possible grâce à un processus de démocratisation de la connaissance de l’architecture islamique, à travers les expositions universelles, les envois au Salon, la production photographique, et un nouveau type d’ouvrages sur l’architecture islamique à la disposition des architectes et des commanditaires : L’art arabe de Jules Bourgoin, La Grammaire de l’Ornement d’Owen Jones, L’architecture et la décoration turques de Léon Parvillée sont en effet conçus comme des recueils de modèles présentant des détails décoratifs directement reproductibles. Ces supports de seconde main serviront, à plusieurs reprises, à l’élaboration de constructions orientalistes.
Cette évolution reflète, selon moi, l’influence croissante du positivisme sur tous les champs de la création artistique (la peinture orientaliste connaît une évolution similaire). Celle-ci implique une nouvelle conception du rapport entre source et interprétation, marqué par un nouveau souci d’authenticité, et le refus des excès de l’imagination de l’époque romantique. Les édifices en « néo-styles » doivent dorénavant manifester le nouvel esprit scientifique en restant fidèle au modèle.
L’étude de l’orientalisme architectural conduit à s’interroger sur un deuxième décalage : celui qui existe entre l’étendue de la connaissance scientifique et une pratique très sélective, qui octroie à l’architecture andalou-mauresque, et à l’Alhambra en particulier, une place prépondérante.
La référence au château de Grenade domine, en effet, le discours de tous les acteurs, critiques, architectes et commanditaires ; à travers lui sont mesurées et jugées les créations orientalistes, comme en témoigne l’invention de l’adjectif « alhambresque » pour qualifier ces édifices5. Mais l’Alhambra devient surtout le modèle architectural pour toutes sortes de programmes, aussi bien publics (bains, cafés) que privés (fumoirs, jardins d’hiver)6. Le complexe palatial, érigé par Zanth pour le roi Wilhelm Ier de Württemberg à partir de 1840, est une illustration emblématique de la fascination exercée par l’Alhambra (fig. 1)7.
La référence au château de Grenade domine, en effet, le discours de tous les acteurs, critiques, architectes et commanditaires ; à travers lui sont mesurées et jugées les créations orientalistes, comme en témoigne l’invention de l’adjectif « alhambresque » pour qualifier ces édifices5. Mais l’Alhambra devient surtout le modèle architectural pour toutes sortes de programmes, aussi bien publics (bains, cafés) que privés (fumoirs, jardins d’hiver)6. Le complexe palatial, érigé par Zanth pour le roi Wilhelm Ier de Württemberg à partir de 1840, est une illustration emblématique de la fascination exercée par l’Alhambra (fig. 1)7.
Fig. 1 : Stuttgart, Wilhelma, vue d’ensemble, arch. Ludwig von Zanth, 1840-1865, publié dans Zanth, La Wilhelma, villa mauresque de sa Majesté le roi Guillaume de Württemberg, exécutée d’après les plans et sous la direction de L. De Zanth, architecte du roi, Paris, Firmin Didot, 1885, pl.3, photographie de Lorraine Declety.La valorisation progressive du décor et de la polychromie au XIXe siècle facilite certainement l’introduction, dans l’architecture européenne, d’une ornementation tapissante et polychrome analogue à celle du château rouge, en même temps qu’elle explique l’enthousiasme unanime des contemporains pour cet édifice. En outre, s’élabore progressivement un mythe de l’Alhambra sous la plume et le pinceau des artistes-voyageurs8. Monument de l’architecture islamique le plus représenté, c’est également le plus admiré pour ce qu’il est et ce qu’il symbolise9. Par leur dimension romantique, les illustrations d’Owen Jones et de Girault de Prangey confortent ce mythe (fig. 2)10. Cet édifice devient ainsi l’incarnation la plus parfaite, pour l’homme du XIXe siècle, de la culture orientale.
Fig. 2 : Grenade, Alhambra, Salle de la Tour des Infantes, publié dans Philibert-Joseph Girault de Prangey, Les monuments arabes et moresques de Cordoue, Séville et Grenade, Paris, Veith et Hauser, 1837, pl. 20, photographie de Lorraine Declety. Le développement d’un orientalisme concurrentiel
En France, l’Alhambra est cependant peu à peu concurrencé par l’architecture de l’Afrique du Nord. Ces nouvelles références élaborées et diffusées par l’État (à travers l’architecture des pavillons coloniaux aux expositions universelles), sont progressivement adoptées par les commanditaires privés dans l’architecture des villas. Ces réalisations néo-maghrébines peuvent être interprétées comme une forme de participation passive à la colonisation : les commanditaires manifestent ainsi leur accord à cette politique, tout en profitant de ces formes étranges et exotiques pour satisfaire des aspirations personnelles. L’orientalisme architectural allemand se caractérise plus tôt par l’appropriation d’autres modèles tirés d’abord de l’architecture égyptienne, puis des architectures du Levant et de la Turquie. Comment expliquer cette diversité précoce ? En Allemagne, l’écriture de l’histoire de l’art se définit par son universalisme11: le système référentiel plus élargi serait dès lors la manifestation, dans la pratique, de cette conception de l’histoire. Cet orientalisme plus « oriental » résulte également de la définition même de l’Orient : pour des raisons tant historiques que géographiques, l’Allemagne a toujours eu le regard davantage tourné vers l’Est et cette proximité se renforce au cours du siècle12. Enfin, je pense que l’on peut considérer certaines réalisations orientalistes de la fin du siècle comme des manifestations, par l’architecture, du soutien apporté à la politique impérialiste de Guillaume II, selon un processus analogue à celui observé en France à la même époque. La Yenidze, fabrique de cigarettes construite entre 1907 et 1909 dans le style des mosquées mamlukes du Caire, est autant une architecture publicitaire que la manifestation de l’impérialisme industriel allemand en Turquie (fig. 3)13.
Fig. 3 : Dresde, Yenidze, façade Sud, arch. Martin Hammitzsch, 1907-1909, photographie de Lorraine Declety.
L’étude des décalages stylistique et référentiel nous amène ainsi à souligner le lien entre la culture intellectuelle et scientifique propre à chaque pays, et la pratique architecturale. En outre, elle permet également de dégager la diversité et l’évolution des significations et des fonctions de l’orientalisme. Celui-ci peut ainsi se définir comme l’association de deux conceptions de l’Orient : un Orient rêvé, très fortement fantasmagorique et identique en France et en Allemagne (l’Orient andalou de l’Alhambra), et un Orient présent, connu et convoité, qui est celui de l’espace colonial ou impérialiste et dont les manifestations architecturales varient entre la France et l’Allemagne.
Bibliographie
Pascal Coste, Architecture arabe ou Monuments du Kaire, Paris, Firmin-Didot, 1839, 52 p., 70 pl.
Joseph-Philibert Girault de Prangey, Monuments arabes et moresques de Cordoue, Séville et Grenade, Paris, Veith et Hauser, 1837, 24 p., 44 pl.
Wolfgang Götz, « Historismus. Ein Versuch zur Definition des Begriffs », Zeitschrift des deutschen Vereins für Kunstgeschichte, 24 ; 1970, p. 196-212, p. 208.
Owen Jones, Jules Goury, Plans, elevations, sections and details of the Alhambra, from drawings taken on the spot, in 1834 with Jules Goury and in 1837 by Owen Jones, with notice by Pasqual de Gayangos, Londres, 1842-1845, 2 vol.
Owen Jones, The Grammar of ornament, Londres, 1865, 162 p.
Franz Kugler, Handbuch der Kunstgeschichte, Stuttgart, Ebner & Seubert, 1861, 2 vol.
Geschichte der Baukunst, Stuttgart, Ebner & Seubert, 1859-1867, 4 vol.
Alexandre de Laborde, Voyage pittoresque et historique de l’Espagne, Paris, Didot l’Aîné, 1806, 2 vol.
Wilhelm Lübke, Geschichte der Architektur von den ältesten Zeiten bis auf die Gegenwart, Köln, E. A. Seemann, 1858, 2 vol.
James Cavannah Murphy, The Arabian Antiquities of Spain, Londres, Cavell and Davies, 1813-1815.
Elke von Schulz, Die Wilhelma in Stuttgart, ein Beispeil orientalisierender Architektur im 19. Jahrhundert und ihr Architekt, Karl Ludwig Zanth, Tübingen, thèse de doctorat, 1976, 253 p.
Henry Swinburne, Travels through Spain in the years 1775 and 1776, London, Elmsly, 1779, 427 p.
Documents annexes
Il y a 3 documents annexés à cet article.
- Fig. 1 : Stuttgart, Wilhelma, vue d’ensemble, arch. Ludwig von Zanth, 1840-1865, publié dans Zanth, La Wilhelma, villa mauresque de sa Majesté le roi Guillaume de Württemberg, exécutée d’après les plans et sous la direction de L. De Zanth, architecte du roi, Paris, Firmin Didot, 1885, pl.3, photographie de Lorraine Declety. (26k)
- Fig. 2 : Grenade, Alhambra, Salle de la Tour des Infantes, publié dans Philibert-Joseph Girault de Prangey, Les monuments arabes et moresques de Cordoue, Séville et Grenade, Paris, Veith et Hauser, 1837, pl. 20, photographie de Lorraine Declety. (31k)
- Fig. 3 : Dresde, Yenidze, façade Sud, arch. Martin Hammitzsch, 1907-1909, photographie de Lorraine Declety. (25k)
Notes de fin numériques:
1 Les connaissances architecturales héritées des XVIIe et XVIIIe siècles demeurent cependant assez imprécises. Ainsi, les illustrations contenues dans les récits de Grelot, Le Bruyn ou Chardin, reprises par Fischer von Erlach et Durand, offrent certes des représentations plus exactes de certains édifices, mais elles sont peu utilisables.
2 Henry Swinburne, Travels through Spain in the years 1775 and 1776, Londres, Elmsly, 1779, 427 p. ; James Cavannah Murphy ; The Arabian Antiquities of Spain, Londres, Cavell and Davies, 1813-1815 ; Alexandre de Laborde, Voyage pittoresque et historique de l’Espagne, Paris, Didot l’Aîné, 1806, 2 vol. ; Joseph-Philibert Girault de Prangey, Monuments arabes et moresques de Cordoue, Séville et Grenade, Paris, Veith et Hauser, 1837, 24 p., 44 pl. ; Pascal Coste, Architecture arabe ou Monuments du Kaire, Paris, Firmin-Didot, 1839, 52 p., 70 pl.
3 Les illustrations du Voyage en Basse et Haute Égypte de Denon, les textes de Chateaubriand, les peintures des premiers orientalistes imprègnent fortement l’imaginaire européen.
4 Attention et critiques des sources primaires, souci d’interprétation et respect des contextes de temps et de lieu.
5 Il est notamment utilisé par les frères Goncourt et par Théodore Fontane.
6 Ce phénomène a pour pendant la disparition progressive en France de référence, aussi bien textuelle que formelle, aux architectures turque et persane, alors qu’elles servirent de référence tout au long des XVIIe et XVIIIe siècles.
7 La Wilhelma, nom donné à cet ensemble situé près de Stuttgart, fut d’abord conçu comme un établissement de bain destiné au seul usage du souverain. L’édifice devint finalement un vaste complexe, comprenant la résidence principale, un théâtre, une salle des fêtes, un Belvédère et la Damascenerhalle.
8 Il faut aussi mentionner la formation du mythe de l’Espagne africaine, terre du pittoresque et de l’aventure chevaleresque, où le sang arabe continue de couler. Chateaubriand et Hugo y contribuèrent pour beaucoup.
9 Le mythe de l’Alhambra se construit autour de plusieurs thèmes : celui d’un âge d’or où la science, les industries et les arts, prospérèrent ; celui de la beauté, de l’absence de règle, de l’altérité absolue de son architecture et enfin, celui du rêve, de l’enivrement des sens que provoque sa contemplation.
10 Owen Jones, Jules Goury, Plans, elevations, sections and details of the Alhambra, Londres, 1842-1845, 2 vol.
11 Les grands historiens n’hésitent pas à entreprendre des histoires de l’architecture s’étendant de l’Antiquité au XIXe siècle et couvrant tous les styles.
12 Le trône de Grèce, après la guerre d’indépendance, est accordé en 1832 à Othon de Wittelsbach, fils cadet de Maximilien Ier de Bavière ; à partir des années 1880, l’Empire allemand amorce une politique impérialiste en direction de la Turquie.
13 L’industrie du tabac constitua l’un des secteurs où la mainmise des capitaux allemands fut très prononcée.
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